6- Une faute, c’est toujours 50/50

Je fais référence aux matchs d’impro, qui mettent en scène 2 équipes de joueurs dans une patinoire. Le match est encadré par un arbitre. L’arbitre compte les points, lance les impros avec des thèmes et des catégories, et peut siffler des fautes. En effet, un certain nombre de règles sont établies qui servent en réalité à la qualité des impros. Sans entrer dans le détail, vous pourrez entendre siffler des fautes telles que la rudesse, la faute d’accessoire, le clichés, le décrochage, le refus de personnage et autres.

Ce qui est important pour moi ici, c’est ce que l’on admet d’entrée qu’une faute, c’est toujours 50/50.

Il n’y a pas un fautif, mais une faute commise dans le cadre de l’impro par les 2 équipes. Certes, l’arbitre attribuera pour le jeu la faute à un joueur donné. Toutefois, le fait qu’une faute soit commise est le résultat d’une situation créée aussi par un partenaire de l’autre équipe. Un joueur, à lui seul, ne se met pas en situation de faute. Par exemple, le refus de personnage, si un joueur joue une vieille dame courbée avec une petite voix, et que son partenaire assimile ce personnage à un enfant, ce partenaire pourra se voir siffler une faute de refus de personnage. Mais l’erreur vient probablement du fait que le jeu n’était pas suffisamment clair et explicite, sans équivoque. En impro, lorsqu’il y a faute, il est admis que celui qui fait la faute a été induit en erreur et n’aurait pas fait la faute s’il avait joué dans une impro menée se déroulant de manière idéale.

Mon idée en faisant référence à cela est de prendre du recul, par rapport à la responsabilité de chacun dans certaines de nos erreurs ou certains de nos remords de tous les jours. La plupart de nos actes découlent d’une série de circonstances et de pensées qui ne sont pas liées qu’à nous-mêmes. Est-ce que réellement je suis la seule à avoir pris part à ce résultat ? Inversement, blâmer quelqu’un, une seule personne, d’extérieure, pour un résultat non souhaité revient très probablement à charger cette personne de plus de responsabilité qu’elle n’en a effectivement. Est-ce que je n’ai pas, moi-même, pris part à ce résultat ?

Ce que je souligne, c’est que l’on voit en impro que si un partenaire avait tout correctement exécuté et m’avait assisté complètement, je n’aurais pas fait la faute. Je reste cependant partie prenante. Les deux joueurs sont responsables de la faute par construction. Et c’est ensemble qu’ils éviteront la faute la fois suivante, en jouant de manière plus précise, en étant plus attentifs l’un à l’autre, en alimentant l’histoire commune avant tout, et avant leurs idées propres.

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